Eléphant blanc, la place des prêtres dans les bidonvilles de Buenos-Aires,
une trentaine d’années après le Mouvement des prêtres
pour le Tiers-Monde.
SYNOPSIS – Dans le « bidonville de la Vierge » à Buenos Aires, deux descendants des prêtres-ouvriers des années soixante sont engagés aux côtés des habitants d’un bidonville argentin. Une assistante sociale de même, la motivation religieuse en moins. La lutte entre les clans de narcotrafiquants est terrible, ne reculant devant aucune violence pour s’assurer leurs territoires, organisés en pâtés de maisons, un dédale labyrinthique gigantesque.
Julián, le prêtre plus âgé, est très marqué par la théologie de la libération. Sa protection, quelque peu patriarcale au bon sens du terme, s’étend sur tous et est respectée par tous. Nicolas, son ami cadet, se situe plutôt dans une quête plus personnelle, prenant plus de libertés par rapport à la structure pour être au plus proche des humains qu’il côtoie. Tandis que la hiérarchie catholique se compromet avec le pouvoir politique, les deux prêtres vont, chacun à sa façon, enfreindre les codes pour sauver ce qui peut l’être. La frontière passe alors moins entre Eglise et monde profane, qu’entre gens engagés pour améliorer le sort des pauvres gens – et les autres.
Eléphant blanc, Elefante blanco, le titre du film de l’Argentin Pablo Trapero, désigne le bâtiment inachevé d’un énorme hôpital. Celui-ci symbolise l’impuissance de l’Etat face aux bidonvilles de Buenos Aires.
VILLA 31, comme son nom ne l’indique pas du tout, est l’un des nombreux bidonvilles de Buenos-Aires. Ces bidonvilles se développent souvent le long des voies ferrées et des grands axes de circulation automobile, comme partout ailleurs dans le monde.
Le même bidonville vu du ciel.
Villa 31 s’est formé dès les années 1930, avec l’afflux d’immigrants italiens qui trouvèrent du travail dans le port de Buenos-Aires. Lorsque ces derniers quittèrent ces taudis pour d’autres quartiers et un logement de meilleure qualité, ils furent remplacés par des paysans en provenance, du Pérou, de Bolivie et du Paraguay, qui continuent encore d’affluer aujourd’hui.
Un bidonville à Buenos-Aires en 1931
Selon le recensement de 2010, la population des bidonvilles compterait 56 165 personnes de plus que lors du recensement de 2001, soit une augmentation de 52,3%. Dans le même temps, la population portègne s’étant accrue de 114 013 personnes, cela signifie que les bidonvilles absorbent la moitié de cette croissance démographique, avec les conséquences sanitaires et sociales que cela implique.
Vus du ciel, les quartiers hébergeant les classes moyennes ont une autre allure, et se présentent comme un damier, une forme de développement urbain très commun en Amérique Latine.
Les classes sociales les plus aisées, habitent les quartiers centraux de Recoleta ou Palermo, à moins de 100 mètres du bidonville Villa 31. Il n’est plus question de damier.
Sortie du film ELEPHANT BLANC : mercredi 20 février 2013
Le tango argentin à Orléans
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